Aujourd’hui je déteste mon corps pour ce qu’il représente et pour ce qu’il est. Et demain ?

Parce qu’en ce moment je me compare pas mal aux autres. Je ne fais que cela. Je sors et lorsque je rentre le soir je me déteste encore plus que la veille. Et chaque jour c’est la même danse, sur cet même air qui chante « tu es moche« . Douce mélodie.

J’ai toujours détesté mon reflet dans le miroir. Mais je l’ai toujours haïe pour ce qu’il représentait et non pour ce qu’il était. Aujourd’hui les choses ont changé, surement parce que mon corps lui aussi, il a changé.  Le temps, des mauvaises habitudes, la vie. Puis un jour on prend « conscience », enfin, et là c’est la claque. Aujourd’hui je déteste mon corps pour ce qu’il représente et pour ce qu’il est.

Je n’ai jamais été influencée par ce que l’on pouvait/peut  voir dans les magazines. Je m’en inspire parfois mais seulement côté photo/look. Jamais sur le physique/le corps en lui même. Alors certes il m’arrive de me dire que j’aurais aimé avoir telle bouche, telle couleur d’yeux ou cheveux. Pas de là à me créer des complexes. En revanche, il m’arrive très fréquemment de complexer en voyant simplement une nana dans la rue qui, pour moi, est belle. Du moins elle représente un certain « idéal », qui est le mien, même s’il y en a plusieurs voir pas du tout.

Pour donner un exemple, récemment je suis allée à une soirée et en sortant j’me suis détestée et mes complexes s’étaient renforcés. Pas assez ou alors trop mais jamais comme il faut. J’me suis trouvée laide, immonde et moche aux côtés des autres. Ils avaient raison les gens. J’suis pas assez bien. Alors c’est subjectif, et cela reste mon avis. Le mien, pas celui d’un autre. Mais je le pense sincèrement. 

Mes complexes viennent de moi et non pas des réflexions que j’ai pu ou peux recevoir. En revanche, elles viennent les renforcer en confirmant ce que je pensais déjà. Elles vont résonner en moi en me donnant raison. En justifiant et accorder une plus value au regard que je peux porter sur moi. Un regard qui, je le sais, est parfois très dur, trop. Et c’est d’ailleurs une chose que j’ai déjà dit et que je répète encore. Le regard que l’on porte sur soi sera toujours plus dur que celui qu’ont les autres sur nous.

J’ai ressorti ces photos réalisées par Marie-Paola. Je suis tombée dessus il y a quelques jours. Par hasard. Toutes les photos que je fais avec elle me rappellent un bon moment. Une période où ça allait. C’était l’hiver et il neigeait ce jour là. Donc tout était bien. J’en avais partagé quelques unes sur Instagram mais jamais par ici. Pourtant je les ai toujours trouvé belles mais je n’aimais pas ce que je voyais alors je n’avais pas envie de les montrer comme ça c’était pas « réelle », pas vrai. 

Sur ces photos j’ai quelques kilos en moins, car oui faut être honnête et même si ça me tue de le dire : j’ai pris du poids depuis. Je l’ai remarqué ces derniers mois. Le déclic a été lorsque je suis allée essayer une robe en magasin. Une petite robe jaune à bretelles fines. Le choc. Je suis restée figée, bouche bée devant mon reflet dans le miroir.

Je l’ai tout d’abord remarqué au niveau de mes bras, mon cou, mon port de tête quoi. Puis mes cuisses. Et là c’était la fin. C’est propre à moi, au regard que je porte sur moi et en aucun cas une généralité. Donc n’y voyez pas un jugement envers autrui. Mon image, celle que j’ai de moi. Certains me disent que je devrais avoir honte de tenir un tel discours et que je n’ai pas à ma plaindre. Cela fait référence à mon article sur les critères de complexes.

J’ai le droit de ne pas me sentir bien dans mon corps et ce même si je fais un 34. Et je n’ai pas à en avoir honte. Comme je l’ai dit c’est la vision que j’ai de mon corps, ma vision, moi et moi seule. Mais même si je sais ça, j’ai eu honte, j’ai honte et je ne dis rien car il faut pas. Car je n’ai pas le droit. Ce droit est réservé à d’autre. 

J’étais avec une amie ce jour là. En sortant de la cabine je lui ai simplement dit que je n’aimais pas la robe. Alors qu’en réalité, c’est moi que je n’aimais pas. J’avais honte, honte de mon corps et de penser cela. 


Je me souviens encore de tout ce que je m’étais dit là veille de faire les photos. Des tas de choses. Trop de choses. « J’suis pas bien » – « j’suis grosse » – « faut que je fasse des abdos » – « pense bien à rentrer ton ventre » – « mais tu as les fesses plates ». J’étais en panique parce que pour moi, de mon point de vue je n’avais pas le corps qu’il faut pour faire des photos lingeries. Pourtant c’est con c’était pas la première fois que j’en faisais, mais la première où ce n’était pas moi toute seule qui me prenais. Je n’avais pas réfléchi à cela, au fait que j’allais être « mise à nue ». Mes complexes découvert, mis en avant, pour être ensuite figés. Car la photo arrête le temps. Elle le rend immortel. 

Je me rappelle également de ce qu’elle m’a dit alors que l’on commençait le shoot. On avait fait 2/3 photos puis elle s’est arrêtée et m’a regardé un peu gênée. « Je ne t’ai même pas demandé, ça ne te gêne pas de poser devant moi ? » 

À ça non plus je n’avais pas réfléchi quand elle m’avait proposé. C’est bien simple je n’avais réfléchi à rien. En même temps, pourquoi ? Y avait pas de raison que je dise non. J’avais tout de suite accepté parce que c’était elle. Un peu comme une évidence. Et lorsqu’elle m’a dit ça, c’est là que j’ai pris conscience que non. Je n’étais pas gênée devant elle. J’avais toujours mes complexes, je rentrais le ventre car c’est plus jolie mais je n’étais pas figée ni mal à l’aise.

En retombant sur ces clichés et en voyant mon corps « d’avant », je regrette un peu. Je regrette ce corps qui n’est plus le même. Mais je regrette aussi les mots que j’ai pu avoir envers moi même. Je les pensais et les pense encore, surtout aujourd’hui car j’ai une perception de mon corps particulièrement négative en ce moment. Mais je me rend compte à quel point ils peuvent être fort.  Alors me voilà, quelques mois plus tard en train de me dire que finalement je n’étais pas si mal que cela. Que « ça va », que j’étais bien. Du moins à mes yeux. Car c’est ce qui m’importe. Moi. Mon regard. Celui que je porte sur moi. Je ne cherche pas à plaire, c’est pas mon but.

C’est avec du recul que je prend conscience de tout cela. Y a des matins où je me lève et je me dis que je ne devrais pas complexer autant. Puis des soirs où je me lève alors que je viens de me coucher, pour me scruter sous tous les angles dans le miroir. Mais j’ai réussi à poser devant elle et c’est déjà bien. C’est énorme même. Cela veut dire que ce n’est pas impossible. Que peut-être cela peut se reproduire. 

Si je partage tout cela, c’est pour moi. Parce qu’aujourd’hui je suis en désaccord avec ce corps. Que lui et moi c’est un peu compliqué en ce moment. Pour me rappeler qu’il y a des moments avec et d’autres sans. En ce moment c’est une période sans. Une période où je passe mon temps a me comparer, a envier certains aspects que je n’ai pas. Où il m’est encore plus difficile de me regarder dans le miroir. Mais ces photos me rappellent que je devrais parfois baisser mes propres armes et être indulgente envers moi même.

Aujourd’hui je déteste mon corps pour ce qu’il représente et pour ce qu’il est. Et demain ?

Take care. Ce qui compte c’est toi. Seulement toi. 

16 Comments

  1. Comme quoi, on est jamais satisfait de son corp, à l’époque tu ne l’aimais pas alors que maintenant, tu le regrette, je pense que beaucoup d’entre nous n’avons pas une vraie image de nous, on se voit toujours plus ceci ou moins cela, moi la première. Sache en tous cas que tu es très jolie !
    Gros bisous
    http://lilouuuu.com

    • GoHope

      Je pense que l’on a une vision de nous qui est déformée, ce qui explique que l’on ne se voit pas comme on est (logique).
      Et non, on n’est jamais satisfait et on regrette après coup.
      Merci ma belle !
      Des bisous

  2. Lemaure

    Moi j’adore qui tu es et ce que tu partages. Parce que n’oublies jamais que derrière un physique, un jour que tu aimes et parfois que tu détestes. Il y a qui tu es. Toutes ces choses si précieuses et singulières qui te définissent hors le physique. Accroche toi à ça et lève toi’ le matin en te disant que tu peux le faire ! Et si tu le fais pas, c’est pas grave, la vie est belle. ❤️

    • GoHope

      Merci Manon, ton mot me touche beaucoup. Je reste toi malgré le regard que je peux porter sur moi, et c’est déjà une victoire, petite, mais le dicton dit qu’il n’y a pas de petite victoire !
      Merci merci. <3

      Take care !

  3. Ze Brune patate

    Moi aussi je ne suis pas en pgase avec mon corps aujourd’hui et ça me rend malade … Ca fait du bien de savoir qu’on n’est pas seules ❤️❤️❤️❤️❤️

  4. Et bien quel article. Je pense comme toi, nos regards envers nous même sont toujours plus critiques … D’ailleurs j’hallucine en voyant que certains osent critiquer … Mais enfin tu as le droit de penser ce que tu veux de ton corps … c’est vraiment terrible…
    En tout cas derrière le physique tu as l’air d’être quelqu’un de bien. Ça fait du bien de lire ce genre d’article sur les blogs.
    Bises

    Justine

  5. Amber

    Hier les plates étaient à la mode aujourd’hui ce sont lea formes à la kimK demain ca sera autre chose … c’est peut être la le noyau de nos complexes, ce que la société nous force à voir à travers les autres non à travers notre miroir car l’image est la même mais l’interprétation que l’on en fait est différente tout est dans notre tête a nous de comprendre ou l’on bloque pour se soigner et on peut tous le faire ! Nous avons ce pouvoir #hope

    • GoHope

      Je ne complexe pas à cause des « modes » ou « tendances » corporelles de la société mais à cause du regard que je porte sur moi.
      Même si je suis d’accord que pour certaines personnes, la société et ses messages peuvent avoir un impact sur autrui.
      À nous de passer outre, (facile à dire I know) mais c’est pas impossible.

      On a tous les pouvoirs !! ^^

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