Dernières lectures #16

« L’enfant rien » – Nathalie Hug

Comme j’ai pu le dire dans un précédent article, je relis très peu les livres que j’ai déjà lu, pour ne pas déteindre le souvenir que j’en ai. Pourtant celui-là trainait avec mes livres à lire, et je n’en avais aucun souvenir, comme si j’étais passée à coté. Et j’avais ce goût de le relire, alors ne nous privons pas.

Adrien, petit garçon solitaire, invisible de tous, l’enfant-rien. Chaque semaine il attend l’arrivée du père de sa demi-sœur et espère être vu. Pourquoi pas aimé ? Juste une parole, un geste, un regard. Adrien est rêveur, et même s’il aime sa maman plus que tout et malgré tout, il rêve d’un papa. Ce rêve pourrait peut-être bien se réaliser lors que sa mère se fait renverser par une voiture et se transforme en « tas-de-fraise-à-la-crème ». La lueur d’une nouvelle vie s’offre à lui. Et le voile de sa naissance, qu’il croit reposer dans une boîte rouge, se lèvera peut-être enfin. Mais l’enfant-rien peut-il trouver sa place ?

Dès les premières pages, comme pour « La petite fille de Monsieur Linh » tout m’est revenu. Pas l’histoire, mais les décors, le placard, Adrien, les mots je les reconnaissais. Une petite histoire « banale » me direz-vous, un petit garçon qui cherche sa place, veut être vu et aimé, un secret, quelle famille n’en a pas. Mais c’est bien au delà, et le déroulement m’a un peu fait penser à Thérapie (juste après). On ne sait pas trop où ça va nous mener mais on y va. Quel est le destin de cet enfant-rien ? Et trouvera-t-il toutes les réponses dans cette boite rouge ?

Roman qui met en évidence toute la dureté et la cruauté des conséquences de nos choix. Jusqu’à quel point nos remords peuvent prendre forme et nous hanter.

« Thérapie » – Stefan Fitzek

J’ai reçu celui-ci de la part de la même personne qui m’avait envoyé « Empreinte », que j’avais beaucoup aimé. J’essaie d’alterné le genre de mes lectures, roman, thriller, et après on long moment sans intrigue lui était plus que parfait (et c’était un des derniers qu’il me restait).

« La mer semblait lui renvoyer le reflet de sa propre mélancolie. »

Viktor Larenz célèbre psychiatre, spécialisé dans la schizophrénie, a une fille de douze ans, Josy. Elle est atteinte d’une maladie qu’aucun médecin n’arrive à diagnostiquer. C’est lors d’une énième consultation que cette dernière disparait. Quatre ans ont passé et alors que l’on n’a toujours aucune piste, une inconnue frappe à la porte du Docteur Larenz. Une romancière, souffrant d’une schizophrénie peu commune puisque les personnages de ses livres prennent vie sous ses yeux. Et le dernier en date raconte l’histoire d’une petite fille qui souffre d’une maladie étrange dont personne ne sait le nom et qui un jour disparait sans laisser de traces.. Le psychiatre qui, au départ n’était pas certain de vouloir la prendre comme patiente, n’a alors qu’une idée en tête : connaitre la fin de son récit.

Comme le Dr Larenz, je me suis retrouvée très vite à vouloir connaitre la suite de cette histoire. Page après page, un suspense intense et des révélations insoupçonnables. Une intrigue sur les méandres de notre cerveau, comment celui-ci peut nous jouer des tours. Conjointement aux mauvaises intentions de ceux que l’on considère « alliés », la chute est inévitable. J’ai lu beaucoup de thriller, de roman avec des intrigues mais peu comme celui-ci. Jusqu’au bout l’incertitude est là, et quand on pense que toutes les révélations sont faites, certaines se dévoilent alors qu’elles étaient insoupçonnées. 

« L’homme des milles détours » – Agnès Martin – Lugand 

Depuis mon premier livre d’AML (« les gens heureux lisent et boivent du café »), j’achète ses livres dès leur sortie. Je ne les lis pas forcément tout de suite mais j’aime savoir qu’ils ne sont pas loin si l’envie me prend. C’est ce qui s’est produit ici, il était là depuis des mois et puis ça a été le moment.

Deux hommes aux destins et passé si différents. Ils ne savent rien l’un de l’autre. Ni leurs secrets, ni ce qui les a mené tous les deux au milieu de l’océan Indien. Ils se lient « d’amitié », même si tous les opposent. Tandis que l’un a fui toute attache, l’autre rêve de fonder une famille.

« J’accueillais avec délectation les gouttes de pluie sur mon visage, elles finissaient de me laver de tous mes chagrins, elles me rendaient vierge du passé. »

Mais ce dernier resurgit brusquement. L’un décide alors de repartir en France et d’abandonner cette vie de nomade. Ce qui résonnera chez l’autre, qui lui demandera un service : se rendre là où il a laissé celle qu’il a abandonné sept ans plus tôt et pas que..

 Est-ce réellement le départ de son ami qui le motive à vouloir des nouvelles de celle-ci ou bien tout autre chose ? 

Ce dernier lui rendra – t – il ce service ? Ou bien le fera – t – il malgré lui ? Car même si le destin est plein de belles surprises et de bonnes intentions, il a parfois besoin d’un coup de pouce, et cela pourrait bien se retourner contre son « ami ». 

J’ai vraiment beaucoup aimé cet énième roman de AML. Il est fluide, avec une petite intrigue, quelques rebondissements, certains prévisibles et d’autres surprenants. On découvre page après page, les personnalités bien distinctes des deux hommes, portant toutes les deux des zones d’ombres mais qui n’ont pas la même noirceur. Le roman aborde aussi pas mal de point touchant, comme l’abandon, la colère, savoir faire sa place dans une nouvelle famille, ne pas pouvoir faire d’enfant alors que l’envie est présente et pour une fois on a le point de vu d’un homme. Plein de petites choses qui rendent sa légèreté au roman de la façon dont elles sont abordées.

« Le cercle » – Bernard Minier 

J’ai eu un coup de cœur lors de la lecture de mon premier roman de cet auteur. Ce qui m’a donné envie de lire le premier, qui m’a emporté vers le second qui est celui-ci.

On retrouve le commandant Servaz, qui se remet doucement de ses émotions de sa dernière enquête (livre « Glacé » dernières lectures 12, pas besoin de lire les livres dans l’ordre pour comprendre, l’auteur a mis des petits points et l’on peut suivre l’histoire, sans soucis, et c’est ce que j’ai fait lorsque j’ai découvert ces romans, ça vous donnera juste envie de lire les précédents !) 

Donc l’on retrouve le commandant Servaz dans une petite ville universitaire du Sud-Ouest, Marsac. Un professeur retrouvée assassinée chez elle; découverte par l’un de ses élèves;  un éleveur dévorer par ses propres chiens, cette chanson et ce mail qui signent le possible retour du plus retors des sérial killers qu’il lui ait été donné de rencontrer. Mais pourquoi lui ? Qu’est ce qui peut bien le rattacher à cette ville ? Et surtout qu’elle est le lien entre tous ces crimes et son ennemi juré ? Si lien il y a .. 

Aveuglé par le passé, il ne verra pas l’évidence qui était pourtant sous son nez depuis le début. Manipulé par les siens et ses cauchemars, telle une marionnette. Mais attention de ne pas se faire prendre à son propre jeu, car le prix à payer est irréversible. 

Durant cette enquête, Servaz sera une fois de plus face à ses plus grandes peurs, pour lui mais aussi pour les siens. Il sera également confronté à son passé, celui d’hier et celui plus ancien encore, ramenant à vif certaines plaies qu’il pensait refermées. Mais elles ne le sont jamais vraiment. 

Outre les rebondissements multiples sur le passé de Servaz et des révélations sur celui-ci, il en sera de même sur l’enquête. Cette dernière où il est difficile de faire coller les morceaux ensembles tellement ça n’a pas de sens. Quel lien peut-il y avoir entre un professeur aimée de ses élèves et un éleveur multirécidiviste au casier judiciaire plutôt long ? Que se passe – t – il sur ce campus universitaire qui pousse certains à faire des réunions nocturnes ?

J’ai adoré cette alternance entre l’enquête et les révélations sur le personnage du commandant Servaz, auquel on finit par s’attacher. Comme le passé de ce dernier vient interférer sur l’enquête ainsi que sur sa façon de travailler. Mais qui finit par l’aider pour résoudre le mystère et répondre enfin à tous ces questions restées en suspends. Même si à la fin, il en demeura une qui finira pas le hanter. 

« À tout jamais » – Colleen Hoover 

J’avais lu le tome 1 en début d’année, « jamais plus », et je l’avais adoré. Une thématique malheureusement trop commune : les violences conjugales et les relations toxiques. La fin de ce dernier nous laissait plein d’espoir pour la suite. Une envie de souffler et de croire qu’enfin l’orage passe. (spoiler si vous n’avez pas lu le tome 1)

On retrouve Lily quelques mois après son divorce et la naissance de leur fille. Elle essaie de se faire à cette nouvelle vie avec sa fille, en tant que mère célibataire. Lorsqu’elle tombe nez à nez avec son amour d’adolescence : Altas. Son premier amour. Celui qu’elle a tant aimé et auquel elle n’a jamais cessé de penser. C’était ton repère de l’amour, son « comparatif ». 

Mais elle est-ce le bon moment pour une jeune mère célibataire qui tente d’oublier les violences du passé ? Ou bien est-ce sa seconde chance, leur seconde chance ? 

Ça ne sera pas de tout repos, et le passé ne sera jamais bien loin, à l’affût du moindre signe d’espoir de guérison. Cependant, il y a certaines choses qui méritent que l’on se batte. 

J’avais hâte de découvrir la suite des aventures Lily-Atlas et je n’ai pas été déçue. Cela reste « idéale » qu’on se le dise (et un peu prévisible) mais un peu d’espoir ne fait jamais bien de mal. Il y a souvent ce débat à savoir s’il est bon de renouer avec les amours d’antan, car il y a cette nostalgie qui ne garde que le bon et rend les souvenirs plus « magique ». Dans mon dernier article je vous parlais du livre « les quatre saisons de l’été » et il y a cette problématique avec un autre angle, un peu moins féerique. Je pense que les deux peuvent être vrai. En tout cas je veux le croire. 

Autre point abordé, le plus évident et important, celui de se reconstruire après une relation abusive (violence physique/psychologique). Comment refaire confiance et se sentir en sécurité dans une nouvelle relation sans craindre de (re)tomber ? Sans sursauter à chaque porte qui claque, sans avoir peur de dire une chose qui enclenchera une réaction démesurée. C’est difficile mais pas impossible. Avec l’aide d’un entourage de confiance et sain, parfois aussi accompagné d’une aide professionnelle. Il n’y a aucune honte et c’est pour le meilleur après. 

C’est une livre que je considère plus « teenage » mais qui est bien pour aborder ce genre de thématique et sensibiliser au plus tôt sur ce genre de comportement, que ce soit pour l’entourage ou les personnes plus directement concernées. 

Dites moi si vous connaissiez un de ces livres et lequel/lesquels vous avez envie de découvrir. Et n’hésitez pas à me partager vos dernières lectures et coups de cœur. 

Laisser un commentaire