Paris

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Il y a quelques jours j’écrivais mon tout premier article. J’y parlais d’écriture, de liberté et de légèreté. Mais je n’ai dis à personne que j’avais écrit, qu’enfin je m’étais lancée dans cette aventure de blog. Et puis il y a eu ce fameux vendredi 13 d’automne. J’ai voulu arrêter, c’était l’excuse, j’étais pas bien et je me voyais mal faire mon entrée comme si, comme si rien de tout cela ne s’était produit. Alors je restais là, à penser, à être triste et puis je me suis souvenu que j’avais eu envie de créer ce blog pour partager mais aussi parler, me confesser, me libérer de tous ces démons. J’ai donc pris une grande inspiration et j’ai écrit, pas grand chose mais ça m’a fait du bien.

Un vendredi soir comme un autre, du moins c’est ce qu’on pensait tous. Entre ami(e)s, tranquillement assis autour d’un verre, en train de danser, de rire, discuter, rêver. Ou simplement chez soi, confortablement posé sur notre canapé devant la télé, la encore à parler, faire des projets pour l’avenir et rire encore.

Nous étions tous innocent à ce moment là précis, car qui aurait pu savoir ou encore même prédire qu’une telle atrocité allait se produire ? Personne.

Ce soir là j’étais chez mon copain A., et nous étions tranquillement devant la télé à regarder le match de foot. Quoi de plus normal. Mais en quelques secondes tout pris une autre tournure. « Pas d’interview il y a eu des actes meurtriers » Et là, tout se mélange, doute, incompréhension, questions « qu’est ce qui se passe? » On ne pouvait pas attendre la fin du match pour savoir, alors on chercha sur internet : rien. Puis on a su. Bouche bée, les yeux grands ouvert et encore plus de doute, d’incompréhension, de questions « Qui ? « – « Pourquoi ? »-« Comment ça ? » et le tout mélanger à beaucoup de peur et d’insécurité.

J’ai fais l’erreur de m’assoupir ne serait-ce que quelques heures. A mon réveil, je n’avais plus aucun souvenir de la veille. Mais j’ai juste eu à regarder mon téléphone pour que tout revienne comme un flash. Les images, le bruit des tires, ces mots « attentats »-« bombes »-« morts » qui résonnent comme une vieille cassette qui aurait trop tourné. J’ai essayé d’étouffer mes pleures, ceux d’un être humain qui a peur, mais en vain. Pleurer était, cette nuit là, la seule chose que je puisse faire.

A. me dit, de la voix la plus rassurante qui soit, « on va sortir, se changer les idées ».

Alors à la douche, enfile ton jean, quitte les réseaux sociaux, sèche tes larmes et prend soin de toi, fait toi belle et dit leur merde en souriant car si tu arrêtes ils auront tout gagné ce soir là. Mais malgré toute cette volonté, j’ai craqué avant, pendant et après le repas. Il était trop tôt à ce moment pour faire comme si. Il fallait que tout sorte d’une manière ou d’une autre.

Aujourd’hui dimanche, le peur est toujours présente et ce sentiment d’insécurité commence à prendre ses marques. Mais une victoire, les larmes cessent peu à peu de couler et l’envie de vivre. Rions, dansons, prions, rêvons pour ceux qui ont laissé leur vie ce vendredi soir.

Je dis « je » mais je pourrais très bien aussi dire « on ». Car on est tous triste même si on n’est pas tous touché de la même manière, on l’est indirectement. Nous sommes en colère, bouche bée, sans voix, sans mots et nous en avons tous les droits après ce qu’il vient de se passer. Mais comme ont pu le montrer les réseaux sociaux nous sommes aussi tous soudés, on pense tous aux familles des disparus, et nous avons aussi tous cette envie de nous battre. On se relèvera toujours plus fort, c’est une certitude.

J’ai envie de dire « je t’aime » car on ne le dit jamais assez je pense.

Je t’aime, vous.

Un « article » que je n’aurais jamais penser écrire un jour mais il fallait essayer de poser des mots sur cela. Il y a autant de choses à dire que rien. Tellement de pas mais de beaucoup. 

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