Dernières lectures #7

« Impossible » – Erri De Luca 

Il y a des mots qui font échos et « impossible » en fait parti. Et puis cette première de couverture, un dégrader de bleu montagneux et ce ciel sableux. Ça me parle. 

Autre chose aussi qui me parle et me plait, ces phrases que l’on découvre en quatrième de couverture : « À mon âge, la prison prive de peu. Une peine appropriée serait de retirer les montagnes de mon passé, de les effacer de mes mains, de ma respiration. Mais elles sont en sécurité dans la soute de mes sens. Votre pouvoir sur moi se limite au petit présent. »

Le livre alterne entre un interrogatoire avec Q et R. Question et Réponse et des lettres. On ne connait pas les noms des protagonistes mais cela n’a pas grand importante. Une victime, un accusé et un jeune juge. Un lien uni la victime et l’accusé. Un lien qui a vécu la révolution et ses trahisons. Mais il y a également la montagne. Cette fameuse grande roche où tout a basculé et où l’un d’eux y a lassé la vie. 

Accident ou vieille rancœur ? C’est ce que cherche à élucider ce juge entre novice qui n’hésitera pas à utiliser toutes les ruses. 

Mais il se retrouve en face d’un homme qui a deux fois son âge et plus de vécu. Qui sait manier les mots, et qui parfois même en joue. 

Entre manipulation et conviction, une confrontation qui n’en est pas moins enrichissante. 

Je ne m’attendais pas à être autant tenue en haleine, mais comme le titre l’indique, « impossible » de lâcher ma lecture. Un suspense présent jusqu’à la dernière ligne et plus encore. Des confessions touchantes et un échange qui fait réfléchir. La liberté, où se situe-t-elle réellement ? Les souvenirs, le présent ? Quelles en sont les barrières ? Celles de la prison ou de l’esprit ? La justice dans tout cela ? 

Et surtout : accident ou meurtre de vengeance 20 ans plus tard ? 

« Il est des hommes qui se perdront toujours » – Rebecca Lighieri 

Un ami me l’a conseillé sans même l’avoir lu, c’était ces derniers achats livres. J’ai regardé et j’ai lu ces mots qui m’ont fait flancher : « L’espérance de vie de l’amour, c’est huit ans. Pour la haine, comptez plutôt vingt. La seule chose qui dure toujours, c’est l’enfance quand elle s’est mal passée. »

Dès les premières pages on est plongé dans cette sombre enfance régit par la violence et la cruauté. L’alcool et la drogue n’étant que des artifices face à la cette « enfance » qui n’existera jamais. Ils sont trois, livrés à eux même et c’est l’un d’eux, Karel, qui nous raconte leur histoire, son histoire. Ses doutes et ses attentes. Ses désirs et ses rêves. 

Comment la peur de devenir comme l’être le plus détestable nous condamne. L’amour d’une mère inconditionnelle qui se nourrit du malheur et de la maladie. La rancœur de tous ces voiles portés sur les atrocités. L’habitude et l’espoir. L’espoir d’un drame. D’un drame qui viendra les sauvés. Mais à quelle prix ? Le désespoir face à l’espoir d’une seconde chance. 

J’ai plus qu’aimé ce livre. Poignant et bouleversant. On s’attache aux personnages, même s’ils commettent l’impensable. L’écriture est tellement nette que l’on imagine tout. Les bruits, les odeurs, les cris, et la solitude. La fin m’a ému, même si on pouvait la prévoir grâce au ton utilisé parfois, mais elle n’en reste pas moins touchante. Violante et douce. 

« Le chant d’Achille » – Madeline Miller 

Vous avez surement dû en entendre parler, pas moi. Je l’ai découvert lors de l’un de mes énièmes passages à la librairie. D’abord intriguée par cette couverture sombre et ce beau liseré bleu. Il m’en faut peu. Puis la quatrième de couverture : 

« Ce ne sont encore que des enfants : Patrocle est aussi chétif et maladroit qu’Achille est solaire, puissant, promis à la gloire des immortels. Mais, grandissant côte à côte, un lien se tisse entre ces deux êtres si dissemblables.
Quand, à l’appel du roi Agamemnon, les jeunes princes se joignent au siège de Troie, la sagesse de l’un et la colère de l’autre pourraient bien faire dévier le cours de la guerre… Au risque de faire mentir l’Olympe et ses oracles. »

Toujours intriguée par la mythologie sans savoir quel ouvrage lire, sans tomber dans le fantastique. (Attention je n’ai rien contre, j’apprécie de temps en temps un peu de magie mais si on me raconte une histoire vraie : je veux l’authentique) 

J’ai partagé mes dernières trouvailles et tout le monde m’en a fait l’éloge. « Meilleur livre » – « Impossible à décrocher ». Impatiente de lire au vu de cette engouement, je m’y suis mise rapidement. 

Un peu difficile au début car je n’ai pas le vocabulaire ni l’habitude du grec et de ces prénoms. Mais on rentre très vite dedans, c’est fluide et tout dans le détails permettant d’imaginer au mieux les lieux, les personnages, les combats. Très beau et permet d’en apprendre un peu plus sur cette histoire connu sans être réellement connu pour ma part (les grandes lignes seulement). 

L’amour d’Achille pour son amant. Ce dernier fidèle depuis le premier jour et jusqu’à la fin. Prêt à tout même à mourir. L’amour et la vengeante, jusqu’où mènent-elles ? 

Même si j’ai beaucoup aimé la lecture, qu’elle était enrichissante et plaisante, je dois être honnêtement et dire que je reste un peu sur ma fin. Au vu des retours je m’attendais à plus. À ressentir plus, avoir des émotions. J’en ai eu mais pas aussi poignante que je l’aurais cru. Certains on parlé de sauvageries, mais outre les faits qui le sont, l’écriture ne permettait pas de le ressentir. 

Je pense que si l’on ne m’avait pas vendu autant ce livre, j’aurais pu dire que je l’avais adoré ++ 

« Circé » – Madeline Miller 

Suite à la précédente lecture, j’avais repéré celui-ci et l’une de mes abonnés me l’avait conseillé en me disant qu’il était moins connu que « le chant d’Achille » mais mieux. Prudence car je ne voulais pas refaire comme ce dernier.

Mais je l’avais déjà repéré par moi même, j’avais été intéressé par la quatrième de couverture :

« Fruit des amours d’un dieu et d’une mortelle, Circé la nymphe grandit parmi les divinités de l’Olympe. Mais son caractère étonne. Détonne. On la dit sorcière, parce qu’elle aime changer les choses. Plus humaine que céleste, parce qu’elle est sensible. En l’exilant sur une île déserte, comme le fut jadis Prométhée pour avoir trop aimé les hommes, ses pairs ne lui ont-ils pas plutôt rendu service ? Là, l’immortelle peut choisir qui elle est. Demi-déesse, certes, mais femme avant tout. Puissante, libre, amoureuse… »

Toute de suite donc après la fin de la lecture du Chant d’Achille », je me suis mise à lui. Un peu plus familière au vocabulaire, la lecture fût encore plus fluide. J’y ai trouvé plus de suspense que dans le précédent, et je me suis surprise d’impatience à savoir la suite.

La différence, la méprit, l’espoir et la rage de croyances mises à terre et de désillusion, poussant au pire et finissant par se condamner soi même. Voilà ce qui se passe pour Circé. Mais au lieu d’une prison, n’aurait-elle pas été condamné à être qui elle était réellement ? Sorcière, appréciant la compagnie des mortelles plus que ce que l’on tolère chez les Dieux ? L’innocence d’une mortelle mais la rage et le pouvoir des Dieux. Prête à tout par amour, comme elle l’a toujours fait et c’est d’ailleurs ce qui l’a conduite sur cette île. Et si, ce don, ce pouvoir rêvé de tous était ça sa réelle prison ? Entre sagesse et sacrifice pour réparer ses amertumes du passé. Quitte à renoncer aux Dieux. 

J’ai beaucoup plus adoré ce livre. Un récit toujours aussi détaillé, permettant à mon imaginaire de plonger dans ce monde et ces îles. Et me laissant aller à faire mes petites recherches à côtés comme j’apprécie le faire lorsque je lis ce genre de livres qui permettent d’obtenir une richesse. 

J’aime ces héros imparfait. Ceux qu’on se doit de détester mais qui nous parlent plus. Par moment, la lecture c’est un peu essoufflé mais reprend assez vite avec toujours autant de réflexion. Le bien et le mal. Le pouvoir et ses dérives. La manipulation et les sacrifices pour arriver à ses fins mais également  le parallèle avec cette hiérarchie et ce respect sans faille. 

« Cahier d’un retour au pays natal » – Aimé Césaire 

 » il faut bien commencer.

Commence toi ?

La seule chose au monde qui vaille la peine de commencer.

La Fin du monde, parbleu ! « 

Dites moi si vous connaissiez un de ces livres et lequel/lesquels vous avez envie de découvrir. Et n’hésitez pas à me partager vos dernières lectures et coup de cœur. 

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