Dernières lectures #6

« Ce que tu as fait de moi » de Karine Giebel 

J’ai été séduite par le titre du livre, et lorsque j’ai lu la quatrième de couverture, c’était trop tard, j’étais déjà à la caisse. Ces quelques mots du magazine Marie-Claire à propos de ce livre m’ont également parlé : « Karine Giebel nous montre comment la mécanique intérieur du sentiment peut être broyer sur sont passage ».

Je ne connaissais pas du tout l’autrice, ni son style de livre c’est après coup que je me suis renseignée. Et grâce à elle je me suis découvert un petit goût des thrillers. 

Deux salles d’interrogatoires. Deux protagonistes. On est tout de suite plongé dans le récit de ces derniers. Les deux versions vont-elles se rejoindre ? Que s’est -il passé ? Pourquoi ? Au fur et à mesures des pages, des horreurs sont dites, ont été commises et lorsque l’on pense que le pire s’est produit, la réalité nous rappelle que l’être humain peut faire bien pire encore. On rentre dans l’intimité des personnages, tellement profondément que le mot n’existe plus. C’est une mise à nue complète d’un homme et d’une femme. De leur vie, de leurs émotions, de leur sexualité, de leurs pensées. Il n’y a plus de secret ni plus de barrières car il y a bien longtemps qu’elles ont été franchis. Vous pensiez avoir tout vu, tout entendu ? Mais ça n’était rien et là fin d’en est pas.

J’ai adoré ce livre, et l’ai terminé très rapidement. Dès les premières lignes on est pris dedans, le cadre est décrit, les questions fusent au fur et à mesures des pages mais l’autrice nous donne assez de réponses pour ne pas nous rendre fou tout en nous gardant en haleine. Et là fin, une fin comme j’aime (je ne vais pas vous dire et même si je le voulais je ne pourrais pas ça serait trop long et vous ne ressentiriez pas tout ce mélange d’émotions que j’ai ressenti durant la lecture). Ce que j’appelle une vraie fin, quand on pense que l’on arrive au bout, que l’on a toutes les réponses à nos questions, que l’on sait, que la suite est « évidente », elle vous surprend. 

 

« L’inconnu de la poste » de Florence Aubenas 

J’ai lu le titre et pour je ne sais quelles raisons, il m’a fait écho. Peut-être parce que maman y travaille. Et c’est d’ailleurs elle qui m’a appris, après l’avoir acheté, que c’était une histoire vraie et que l’autrice, Florence Aubenas était une journaliste. 

C’est l’histoire d’un crime, un vrai. Celui de Catherine Burgod, tuée de vingt-huit coups de couteau, dans le bureau de poste dans lequel elle travaillait. C’est un long travail d’investigation qu’il a fallu a Florence Aubenas pour tenter de reconstruire les différents chapitres de cette triste histoire, 7 ans. Un beau travail mais surtout une belle écriture. Un mélange entre la romance et les faits. On plonge dans un monde sans pitié pour trouver le coupable. Le petit nouveau ? Cet acteur toxico ? Thomassin, jeune prodige du cinéma ? L’histoire d’un crime tragique mais également celui d’une vie tragique. D’un triste sort. Où est-il passé ? Et qui a tué Catherine ? 

J’ai adoré découvrir cette histoire, entre enquête et romance. Entre les interrogatoires et les interrogations. Il y a des noms cités que l’on connait tous. Et je me suis amusée pendant ma lecture à mettre des visages sur des noms, des films, notamment « le petit criminel » que j’ai vu après avoir lu le livre et je n’ai pas été déçue de l’éloge que l’on fait du jeu de l’acteur dans l’ouvrage. Ça apporte encore plus de matière à l’histoire, sachant que les personnages n’en sont pas mais existent bel et bien. C’est un livre qui vous tient tout du long, même en ayant le « plus » d’internet, il reste et restera des questions sans réponses. Place aux doutes et aux spéculations. 

 

 » Déraison » de Agnès Martin-Lugand 

Si vous me connaissez et si vous avez suivi les précédentes lectures, vous n’êtes pas sans savoir que j’adore cette autrice. J’ai eu un réel coup de cœur au premier livre que j’ai lu « Les gens heureux lisent et boivent du café » et depuis dès qu’elle en sort un je fonce et je ne suis jamais déçue. J’ai mes préférés et celui-ci rejoint les autres. 

« La Déraison » c’est l’amour dans tous ses sens et dans tous ses retranchements. C’est l’histoire de deux vies pour n’en faire qu’une. Une vie racontée en deux temps, « quelque part » et « autre part » pour au final se retrouver au même endroit. Un amour vécu par cette femme aux derniers souffles et cet homme d’incapable de partir. Une belle histoire d’amour, un amour parfois tragique voire dramatique, mais pure.

J’aurais même envie de dire « des amours » car dans ce livre il prend toute forme. L’amour d’une mère, celui d’une sœur, d’une fille. Parfois on se condamne nous même et c’est les autres qui nous délivrent. La surprise de voir toutes nos craintes n’être que poussière et que ce qu’on appréhendait le plus était en réalité que le reflet de nos propres incertitudes. 

Une fin émouvante, qui, je pense, ne vous laissera pas insensible. 

 

« Chambres noires » de Karine Giebel 

J’avais tellement adoré « ce que tu as fait de moi » de l’autrice, que même si ma pile de livres à lire ne diminuait pas, je voulais lire du Karine Giebel et voir si c’était une histoire d’exception ou si vraiment les thriller étaient un style pour moi. 

« Dans ce monde sans pitié, Giebel réussit à faire briller des lumières d’humanité avec une force rare » – Paris Match 

Ces mots plus la quatrième de couverture (elle est trop forte), j’ai cédé. Honnêtement j’ai été un peu déçue de m’apercevoir que c’était en réalité plusieurs petites nouvelles. Je n’avais tellement pas aimé celui de Anna Gavalda (dont je vous parle dans le précédent article livre) que je m’étais dit que je n’aimerais pas. Mais il était là donc autant lui laisser une chance. Surtout que j’avais adoré le précédent. 

Et j’ai bien fait puisque : j’ai adoré ! Elle a une très belle écriture, elle sait comment nous emmener là où elle veut et nous faire ressentir les émotions recherchées. Alors ça ne sera pas du goût de tout le monde je pense, mais j’aime ce style « honnête ». C’est très sombre, très noir. On passe par tout un tas d’émotions et sentiments parfois, souvent, contradictoire. Ça pose la question du bien et du mal, de ce qui est juste ou non. Pour moi c’est du vrai, du concret et c’est ce que j’apprécie. Son honnêteté dans sa noirceur. 

 

« Les jours de mon abandon » de Elena Ferrante 

Attitrée encore une fois par le titre. Une quatrième de couverture qui indique pourtant une histoire « banale ». Je dis banale, car une énième histoire de séparation, un énième homme qui ne veut plus de sa femme, un classique. Et je dis pourtant, car malgré la banalité on plonge dans une univers proche de la folie. 

C’est bien plus qu’une séparation. C’est le spectacle d’une femme qui perd ses repères, d’une mère de famille et de sa descente dans les coins les plus noirs de son esprit. Jusqu’où ira-t-elle ? Commettra-t-elle l’impensable car penser elle ne sait plus ? La frontière entre la folie et la réalité devient de plus en plus mince. Mais c’est également la force d’une femme seule qui remonte seule. Pour ses enfants mais aussi pour elle. Mais comment ? 

J’ai été assez dérouté par ce livre mais je l’ai trouvé très intéressant. Il y a des passages où c’était flou mais en réalité c’était juste l’impensable. Jusqu’où on est capable d’aller parfois, dirigé par nos émotions qui peuvent nous emmener pas très loin de la folie. C’est assez troublant par moment. La description de chaque pensées, le rapprochement de souvenirs du passés mélangé au présent. Une introspection sur la femme qu’elle était, qu’elle a été et aurait pu être. Elle décortique chaque souvenirs, décisions, choix afin de comprendre : pourquoi. Et on tombe parfois dans le désespoir. 

 

Dites moi si vous connaissiez un de ces livres et lequel/lesquels vous avez envie de découvrir. Et n’hésitez pas à me partager vos dernières lectures et coups de cœur. 

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