À elle qui brillait par son silence

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À elle qui brillait par son silence

Hier c’était la fête des grands-mères. Je ne le savais pas et n’était pas au courant, jusqu’à recevoir des mails à ce sujet. Hier était donc un jour avec un peu nostalgique pour ne pas dire triste. Non pas parce que je ne pouvais pas allez la souhaiter à mon arrière grand-mère mais tout simplement car ça me rappelait encore plus son absence. Je n’ai pas besoin de ce genre de jour spécial pour me rappeler d’elle. Le matin en mettant sa chevalière j’ai une pensé pour elle, ainsi que le soir en la retirant. Et tout au long de la journée lorsque je bidouille son alliance que j’ai toujours autour du cou. Mais je mentirais en disant que ce jour n’a pas eu un petit impact sur mon moral.

Ce genre de fête a de bons comme de mauvais côtés. Cela permet à certain de faire un petit geste alors qu’ils ne l’auraient peut-être pas fait spontanément. Et aux autres, cela leur rappelle tout simplement ce qu’ils n’ont plus ou jamais eu. J’ai eu de la chance de la connaître suffisamment longtemps pour en garder des souvenirs intacts. Comme ces jours où j’allais la voir après les cours quand je rentrais à pied. Que je courrais droit vers l’ascenseur pour arriver le plus vite possible et ainsi passer le plus de temps auprès d’elle, chambre 111. Elle préparait déjà sa boîte de biscuits pour le goûter et ça, même si l’heure du quatre heure était dépassée. Et comme toujours, ces bonbons à la violette qui me suivent chaque jour, encore aujourd’hui.

Elle faisait le maximum pour ne pas qu’on s’attache à elle mais c’est ce qui l’a rendait encore plus attachante. Elle ne laissait rien transparaître et la plupart du temps ne disait pas un mot. Par son silence elle disait tout, et elle en avait des choses à dire. Parfois je la promenais dans le petit jardin de la maison de retraite, elle y était si paisible et esquissait parfois un petit sourire. Elle me manque oui, chaque jour un peu plus, et je ne pense pas, malgré toutes ces années, avoir fait son deuil. Mais j’ai son souvenir que je garde en moi éveillé comme si j’y étais encore. Un souvenir qui me réconforte tout autant qu’il peut parfois me peiner. Parce que oui se souvenir des absents peut engendrer une certaine douleur mais le bien être passé est bien plus fort que ça.

On a tous cette personne qui sans le savoir a eu un impact, plus ou moins important, sur ce que nous sommes aujourd’hui. Un voisin, un parent, et peut-être même une personne extérieur à notre entourage. Et en général c’est cette même personne qui nous quitte trop tôt, toujours trop tôt. Elle brille par son absence et nous rappelle d’où on vient et c’est le plus important. Mon arrière grand-mère elle, m’a apprit que le silence valait souvent mieux que mille mots et qu’une personne pouvait encaisser bien plus que ce que l’on peut croire. Souvent j’y pense et je me tais en laissant le silence reprendre sa place. Pour elle je pourrais écrire mille mots mais ça ne serait pas suffisant, non, pas pour cette femme qui vaut mieux, alors silence. 

 

Un besoin de parler un peu, juste un peu. Bonne fête Grand Ma’ ♥

Il m’a été difficile de mettre un titre à cette page d’un journal, mais appelons un chat un chat.  À cette femme tout simplement ainsi qu’à son silence. 

Bisous pamplemousses ♠

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