« Chanson douce » – Leïla Slimani
Je ne sais plus comment j’étais tombée dessus, je l’avais mis dans ma liste sur mon compte FNAC (on peut faire des listes différentes et j’en ai fait une bien pratique pour y mettre toutes les références littéraire sans les perdre dans mon téléphone). Puis ma mère m’en a parlé sans savoir que je l’avais déjà dans un coin de ma tête. Elle m’a aussi parlé du film, qu’elle n’a pas pu finir. Je voulais lire le livre avant. Lorsque j’ai partagé mes derniers achats livres sur Instagram, j’ai reçu quelques messages à propos celui-ci. Unanime : il est super mais s’accrocher.
« Elle voudrait jusqu’à l’ivresse, se nourrir de leur innocence, de leur enthousiasme. Elle voudrait voir avec leurs yeux quand ils regardent quelque chose pour la première fois, quand ils comprennent la logique d’une mécanique, qu’ils en espèrent l’infinie répétition sans jamais penser, à l’avance, à la lassitude qui viendra. «
Myriam décide, après un long congé, de reprendre son activité d’avocate. Son mari est réticent mais finit par accepter. Ils cherchent une nounou pour leurs enfants et c’est ainsi qu’ils font la rencontre de Louise. Elle fait elle aussi l’unanimité. Auprès des enfants mais également à l’égare de ses anciens employeurs. Très vite elle fait sa place au sein de cette famille. Place qui prend de plus en plus d’ampleur. Créant une dépendance mutuelle, le piège s’était refermé et il sera impossible d’en sortir.
Je ne veux froisser personne, mais j’ai été déçue. C’est dommage car l’histoire ainsi que l’intrigue avaient tellement de potentielle. Dès les premières phrases on sait. Fin de livre, fin du suspense. De base cela ne me dérange en rien, car ça permet de titiller le lecteur, en voulant savoir comment on en est arrivé là. Mais là, je sais pas c’était différent et plat ?
Ça manquait un peu d’intensité par moment, là où je sentais qu’il y avait de quoi faire monter l’adrénaline. Des passages qui étaient un peu décousu et d’autres pas assez approfondit. Et cette fin..
Après lecture j’en ai parlé avec ma mère, j’avais besoin d’évacuer mon désarroi. Et elle qui n’a pas lu le livre mais vu (presque tout) le film, avait adoré, trouvé cela haletant, chose qui manque considérablement dans le livre. En échangeant avec elle, on s’est rendu compte que le film avait été monté différemment du livre, tout en gardant certains gros points majeur du livre, qui eux étaient primordiaux. Il y avait ce qui manquait dans le livre, cette apnée de savoir ce qui allait se produire. Peut-être que je regardais le film, mais très déçue de livre où je reste sur ma fin.
« Purgatoire des innocents » – Karine Giebel
Vous savez que j’ai eu un coup de cœur pour le style de KG dès mon premier livre d’elle. C’était « Ce que tu as fait de moi », dernières lectures #6. J’aime sa noirceur, son honnêteté, et le fait qu’elle arrive à nous faire ressentir les émotions des personnages, on respire avec eux, comme eux. Je partage toujours mes achats lectures sur Instagram, ça me permet d’avoir des petites retours, et de prendre vos recommandations. Quand j’ai partagé ce dernier, on m’a dit qu’il était vraiment bien mais qu’il fallait s’accrocher, décidément.
Raphaël et William, deux frères. Ils braquent une banque, avec l’aide de deux autres complices, mais les choses ne se passent pas comme prévu. Deux morts plus Will qui est gravement blessé. Au lieu du coup du siècle que cela aurait du être, c’est un bain de sang. Et ça n’est que le début.. Les plans doivent changer et Raphaël doit trouver un endroit où son frère pourra reprendre des forces. Mais ils ne savent pas dans quoi ils vont tomber et leur cavale deviendra alors le cadet de leur soucis. Priant pour que les flics les retrouvent à temps. Avant qu’il ne soit trop tard..
« Arriver au cœur des ténèbres. Là où se perdent les hommes pour devenir des ombres monstrueuses et effrayantes. »
Comment vous dire ? J’ai dévoré ce livre ! Moi qui reprochait au précédent (Chanson douce) de ne pas être assez haletant, avec celui-ci j’en ai oublié de respirer. L’adrénaline à chaque page. Des rebondissements à toutes épreuves. C’était difficile parfois, car comme je le disais plus haut, elle est honnête, et ne perd pas ses mots face à la noirceur de l’homme. Elle va au bout et nous montre encore une fois le coté animal de l’Homme, et que l’instinct de survit existe bel et bien. Parfois il peut faire des miracles.
« Les quatre saisons de l’été » – Grégoire Delacourt
Un petit Grégoire Delacourt, ça faisait longtemps non ? Je plaisante. Mais comme pour KG, depuis mon premier livre, « Danser au bord de l’abîme » de GD, j’ai envie de lire chacun de ses livres. Même si j’ai mis un certain temps avant de poursuivre, car je craignais d’être déçue. Ça aurait pu être un one shot, mais à mon plus grand plaisir, j’ai été touché par mes autres lectures.
J’avais plusieurs livres en stock de lui dans ce que j’aime appeler, ma cave à livre. Mais celui-ci je ne l’avais pas encore, trouvé par hasard à bas prix, je l’ai pris et puis après mon dernier livre je voulais quelque chose de plus léger.
« J’attendais de pouvoir lui dire les mots dont on ne revient plus. Ces mots qui creusent le sillon d’une vie à deux. Une allégresse. Et parfois une tragédie. »
Les quatre saisons de l’été c’est quatre histoires, quatre couples, quatre générations, quatre amours. Toutes se déroulent ce même été de « fin du monde ». Et l’on découvre à travers chaque histoire que celles-ci s’entremêlent, sans jamais que les personnages ne s’en rendent compte, ni même ne se voient, se croisant seulement.
L’amour d’une vie, l’amour qui s’essouffle et reprend vie, l’amour fatal des histoires d’été qui ne durent jamais que dans nos souvenirs, l’amour qui tarde à venir. Quatre amours et destinées différentes.
Les personnages sont plein de délicatesse et de pudeur. Celle d’aimer et d’attendre de l’être en retour. La réciprocité, l’évidence pour certain et une promesse d’espoir pour d’autres. GD nous montre quatre chemins permis des milliers. Les failles et la folie des uns, la tendresse des autres et le désespoir de certain à être aimé un jour.
« J’ai fermé mon corps, cousu mon sexe, verrouillé mon cœur. Et je suis restée vivante. »
Je ne m’attendais pas à être aussi émue. C’est léger mais lourd de sens. C’est un livre qui fait du bien et auquel je pense encore aujourd’hui.
« L’Archipel du chien » – Philippe Claudel
Dans le précédent article dernières lectures #14, je vous parlais de « La petit fille de Monsieur Linh », que j’avais relu et qui m’avait beaucoup touché. J’ai voulu lire un autre livre de cet auteur, voir s’il allait avoir le même effet sur moi.
Petit île en forme de chien où vit une petite communauté où tout le monde se connait. Ils vivent à l’écart du monde, se nourrissant de la pêche et des oliviers. Un endroit paisible où la tranquillité règne. Jusqu’au jour où celle-ci fût dérangée par le naufrage de trois cadavres sur les rives de cette île. La logique voudrait que les habitants préviennent la police, mais il n’en sera rien. Au contraire, il faudra se taire et faire comme si le courant n’avait pas changé les choses. Ces naufragés révèleront ainsi, l’égoïsme des uns et la petitesse des autres. Dévoilant l’inhumanité au profit du gain.
Entre enquête policière, et conte philosophique (un peu dans le même style que « La petite fille de Monsieur Linh »). On y découvre la face la plus noire de l’être humain. Jusqu’où ce dernier est prêt à aller pour conserver sa tranquillité, sans détour et sans retour possible. Conduit par son égoïsme, qui le mènera à sa perte, car à la fin il fera lui aussi parti des naufragés. Il n’y a plus d’issu.
Plein de suspense et de rebondissement, parfois insoutenable. Une déclaration à l’injustice triomphante et le souffle de la nature qui rétablit le courant.
Un roman haletant, philosophique, et plein de sens. J’ai adoré et retrouvé ce que j’avais aimé de ma première lecture. La réalité n’est pas toujours ce qu’elle est.
« Friends, mes amours et cette chose terrible » – Matthew Perry
Dois-je vraiment vous dire qui est Matthew Perry ? Merveilleux personnage de Friends et un de mes préféré, pour ne pas dire mon préféré : Chandler Bing. Ici nous parlerons principalement de l’acteur plutôt que de son personnage. Même si entre les deux, il n’y a qu’un pas.
Il me semble avoir eu un petit pincement à l’annonce de sa mort. Je n’étais pas une des plus grande fan de la série, j’ai aimé mais sans plus. Cependant j’ai toujours été touché par Chandler mais surtout l’acteur en lui même. J’avais connaissance, comme on peut connaitre, de ses soucis d’addictions, cela transparaissait dans la série. J’avais lu quelques unes de ses interviews où il parlait plus intimement, et j’étais d’autant plus touchée. Je ne savais pas qu’il avait écrit un livre, jusqu’à l’annonce de son décès, et lorsque je l’ai vu en rayon je ne pouvais pas partir sans.
Dans ce roman, MP se met littéralement à nu, avec légèreté et humour, c’est là qu’on peut retrouver certain point commun avec Chandler. Il retrace son enfance jusqu’à son rôle dans Friends, nous racontant des anecdotes sur ce monde de paillettes. Certaines vous font parfois décrocher un petit sourire, et d’autres un peu moins. Sans pudeur il nous parle de ses regrets et de cette chose qui lui a aujourd’hui coûté la vie. Le début, ce qui l’a mené à cette addiction : la Douleur. Une douleur physiologique bien plus forte que si elle avait été physique, même si elle finira par le devenir.
On blâme souvent les personnes souffrant d’addiction, mais ça va bien au delà de cela. MP s’est battu toute sa vie contre lui même, son pire ennemi : son cerveau. Persuadé de n’être pas suffisant. Lire et découvrir tout ce qu’il a traversé, les batailles, les chutes, les rechutes. Comme s’il était condamné. Il était sa propre prison.
Roman émouvant, empli d’une lucidité rare. Il avait un tel recul sur lui, malgré ce qu’on peut penser sur lui et les personnes comme lui, mais l’addiction à un pouvoir que seul ceux qui en souffre peuvent comprendre. Il y a des personnes qu’on ne peut pas sauvé. Même avec toute la volonté du monde.
Dites moi si vous connaissiez un de ces livres et lequel/lesquels vous avez envie de découvrir. Et n’hésitez pas à me partager vos dernières lectures et coups de cœur.