Dernières lectures #14

« L’empreinte » – Alex Marzano – Lesnevich

Ce livre on me l’a gentiment envoyé, merci Célia si tu passes ici. Elle m’avait envoyé deux livres, dont celui-ci, qu’elle avait terminé et adoré. Et contrairement à moi, elle n’a aucun mal à se séparer de ses livres. 

Alex Marzano-Lesnevich est étudiante en droit à Harvard et est une opposante à la peine de morte. Jusqu’au jour où son chemin croise Ricky Langley, tueur emprisonné, dont les confessions vont venir tout changer et ébranler ses convictions. À la fin de cette rencontre, elle n’aura plus aucun doute : il doit être exécuté. Mais pourquoi ce bouleversement ? Qu’a-t-il dit de si troublant pour venir mettre en pièce tout ce qu’elle a construit ? Il aura suffit d’une rencontre. Une rencontre, pour faire remonter le passé et déterrer un secret de famille mal enfouit. 

Empreinte, est un mélange entre un thriller et une autobiographie. En cherchant à découvrir ce qui a bien pu pousser ce tueur à faire ce qu’il a fait, elle va, à travers ses recherches et différentes révélations, faire un parallèle avec sa propre histoire. Sa propre tragédie. Sa famille. Ses secrets. En creusant dans le passé des individu qui constituent cette affaire meurtrière (affaire qui est malheureusement belle et bien authentique), elle creusera en même temps dans son passé. Les révélations seront lourdes, pas sans fracas, mais c’est le prix de la vérité. Une vérité aussi sordide que ceux qui ont commis l’impardonnable. Et l’amour dans tout cela ? Car c’est bien cela dont il s’agit. L’amour. Peut-on aimer encore ceux qui sont responsables de nos cicatrices, quand celles-ci viennent de ceux censés nous protéger de tout ? 

Un récit poignant sur l’impact des secrets de famille et des fantômes du passé, qui viennent hanter le présent. Comment tout ce qu’on a bâti peut s’effondrer en une fraction de seconde. Changer de chemin, refermer les cicatrices mal cousus et aimer à nouveau. 

« La petite fille de Monsieur Linh » – Philippe Chaudel

J’avais passé ce livre à ma mère pour qu’elle le lise. Elle me l’a conseillé mais je l’avais déjà lu, je crois. Je n’étais plus certaine. C’était il y a longtemps. Et je ne suis pas du genre à relire mes livres, même si j’ai beaucoup de mal à m’en défaire. J’aime gardé tous les livres que j’ai lu, même ceux qui m’ont moins plus voir pas aimé. Et je ne relis pas mes préférés car j’ai peur que le souvenir que j’ai, qu’ils m’ont laissé, s’efface. 

Mais, il y a toujours des exceptions qui viennent confirmer la règle n’est-ce pas ?

J’ai commencé la lecture, et puis ça me revenait. Les images que j’avais créé, les décors tout était là. Et le souvenir ne s’est pas effacé. Il s’est intensifié. 

C’est l’histoire de Monsieur Linh, qui trimballe sa petite fille partout avec lui, comme une petite fille avec une poupée. Il a tout perdu, ne lui reste qu’elle. Il n’a plus de racines, tout ce qu’il a connu a disparu. Ses terres, son souffle, ses ancêtres, son pays. Et quand lui disparaitra, c’est comme s’il n’avait pas fait parti de cette histoire. Ni eux ni sont passé. Comme s’il n’avait eu lieu que dans les abîmes.

Il arrive seul, avec sa petite fille, dans un pays qu’il ne connaît pas. Dont il ne sait rien. Ni la langue, ni les coutumes, ni les paysages. Il ne connais pas les odeurs et ne reconnais aucun paysage. Il se sent seul mais il a la petite. On l’installe dans un refuge, avec d’autres gens comme lui. Qui ont tout perdu, sans repères. Même s’ils ont plus en commun, ils se méfient tous des uns et des autres. 

Puis il décide de sortir, jamais sans la petite, pas trop loin. Juste en face, sur un banc. Il a froid mais la chaleur de la petite le réchauffe. Il reste là des heures, chaque jour. Puis un jour, une rencontre. Un homme s’installe à coté de lui et commence alors des conversations. Enfin, l’homme parle et Monsieur Linh écoute attentivement, sans comprendre un mot, en hochant la tête comme seule réponse. Et ils se retrouvent ainsi chaque jour. Partageant le silence de Monsieur Linh et les paroles de l’homme. Les deux semblent se suffire et se convenir. 

Ils se comprennent avec l’âme et s’attachent l’un à l’autre. 

J’ai lu d’une traite, plutôt relu, et j’ai été touché comme la dernière fois. Cette rencontre, ce banc, ces conversations et ses silences. Et puis cette fin. Pas besoin de parler la même langue pour se comprendre, et parfois pas besoin de parler tout court. Ils se sont donnés mutuellement ce qui leur manquait. Une écoute, une présence, le pardon.

« Les âmes féroces » – Marie Vingtras 

Trouvé par hasard en flânant comme à mon habitude. Un titre qui m’a plu et quelques lignes ont suffi. 

« Elle est alors exactement ce qu’elle était : la fille qui glisse le long des murs, calme, discrète. La fille qui s’efface, la fille qu’on oublie. »

J’avais lu « Blizzard » de la même autrice, je l’avais adoré. Tellement puissant. (dernières lectures #8)

Une jeune fille, Leo, n’est pas rentrée. La shérif Lauren Hobler découvre son corps sans vie. Qu’est-ce qui a bien pu se produire, dans cette ville si petite et paisible, où tout le monde se connaît ? En réalité on en sait si peu sur les personnes que l’on considère les plus proches. Et c’est autour de la morte de cette jeune fille que l’on va soulever différents mystères, en commençant par ses silences. 

Un peu comme le précédent livre que j’avais lu d’elle. Chaque chapitre, une personne, une vision, un point de vue. Et c’est fou de voir comment une même histoire peut avoir d’angle différent. Car chaque personnage a ses doutes, ses incertitudes et ses secrets. Mais s’ils s’étaient parlé, Leo serait-elle encore en vie ? 

On découvre page, après page, les âmes de chacuns. Toutes plus hargneuses les unes que les autres, féroces. Ce n’est pas tant centré sur le crime en lui même, mais sur ce qui a mené à cette perte. Sa vie, les secrets des uns, et silences des autres. 

J’ai retrouvé ce que j’avais aimé de Blizzard. Que la réalité n’est pas toujours ce qu’elle est et encore moins ce que l’on croit. Que nos sentiments et ressentiments peuvent nous pousser à commettre l’irréparable. Et qu’il y a en chacun de nous, une âme féroce. 

« Fini de rire  » – Stéphane Guillon

En flânant comme à mon habitude à a Fnac, je suis tombée sur lui. Enfin plutôt maman qui m’accompagnait. Et j’ai été frappé par cette phrase, tendre, pleine de dérision et de sincérité. 

« Chère Académie, voici mon cœur. Ouvrez-le, disséquez-le, mais par pitié ne le greffez à personne. Pas de nouvelles victimes ! » 

J’ai été intriguée et amusée par cette phrase. Même si je ne raffole pas des romans d’amours, j’aime comprendre comment cela fonctionne (du mieux que cela est possible bien évidemment), j’aime les récits racontés de vraies histoires, ou de fausses plausibles. Celles chaotiques, les donneuses de leçons.

Comme Stéphane Guillon l’a bien indiqué en gras + en bannière de son livre pour être certain qu’on comprenne :

« Tous les chagrins d’amour sont surmontables si on en fait une histoire ». 

Qu’elle était la sienne ? 

Dans ce récit autobiographique, SG se livre sur ses amours, sans oublier les emmerdes qui vont avec. Et il le fait avec beaucoup d’autodérision, de sincérité et ne s’épargne pas. Non il en prend pour son grade. Il nous parle avec son cœur, son cœur d’ailleurs grand décisionnaire dans sa vie, mais pas toujours les meilleurs ni les bons choix. 

Il nous dévoile avec une honnêteté déconcertante comment son cœur, qui tombe si facilement et éperdument amoureux, dirige sa vie et ses décisions. Son cœur qui se plie à chaque regard, prêt à parcourir des kilomètres. Un cœur d’ado dans un corps d’adulte. 

À travers, son chagrin actuel, il nous raconte ces chagrins passés. Ceux qui l’ont probablement mener là, ceux qui lui on apprit mais qui lui ont aussitôt fait oublier la leçon. Il raconte, parfois avec le tendresse d’un enfant, un enfant qui ne demande pas grand chose, si ce n’est que d’être vu. 

On remarque une grande lucidité sur ces fautes mais par sur celles des autres. Il prend tout pour lui même si parfois, ça n’est pas lui le fautif (à mon sens et comment les faits sont racontés). 

J’ai beaucoup aimé découvrir ce cœur un peu chaotique, ses amours tout autant mais j’ai aussi beaucoup ris. 

« Le syndrome [E] » – Franck Thilliez 

Suite à un partage de mes dernières lectures, c’est l’une de mes abonnées sur Instagram qui m’a parlé de cet auteur que je ne connaissais pas. Elle m’a très vite convaincu, car tellement passionnée, et conseillé de commencer par celui-ci et « Gataga » ainsi que « Atom[Ka] ». Pour le moment je n’en suis qu’à « Syndrome [E] ».

Un mystérieux film qui rend aveugle, en plus d’être extrêmement dérangeant. Et quelques kilomètres plus loin, la découverte macabre de cinq cadavres mutilés. Mais ces deux affaires sordides sont-elles liées ? Si oui par quoi ? Ou plutôt qui ? Ces dernières vont réunir Lucie Henebelle, lieutenant de police, et Franck Sharko, commissaire, tout deux en congé. Ils suivront des pistes qui les mèneront à des bidonvilles du Caire aux orphelinats du Canada. Jusqu’à atteindre la vérité. Une vérité effrayante, qui démontrera de la nature sordide de l’Homme. Jusqu’où se dernier est prêt pour arriver à ses fins. 

Des personnages fort en personnalité, bourreau de travail, mais non pas sans conséquences. Parfois sans retour possible. 

Très différent des thrillers dont j’ai pris l’habitude de lire, mais très intéressant. Bien plus qu’une enquête à résoudre, ça va au-delà. J’ai apprécié ce coté très scientifique (il faut parfois s’accrocher mais merci mes études scientifiques), qui révèle bien plus qu’un simple crime. D’ordinaire, on met le point sur le coté macabre du crime, la chair, le sang, mais ici le point principal et qui est derrière tout : ce film. Et cette violence est bien plus que tout les coups. 

Une intrigue vraiment captivante et dont ne peut soupçonner le dénouement, (contrairement à certains thriller plus prévisibles). Je ne l’ai pas lâché, de belles intrigues et une réflection sur la nature humaine. 

 

Dites moi si vous connaissiez un de ces livres et lequel/lesquels vous avez envie de découvrir. Et n’hésitez pas à me partager vos dernières lectures et coups de cœur. 

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