Peur pour rien

Ça faisait longtemps. Toi et moi. Ici. Écrire. Déballer. Puiser. M’épuiser. Pourtant j’y ai souvent pensé. Ces derniers temps fréquemment. Des semaines, des mois certainement. 

Des excuses ? Pas vraiment. Je n’en aurais pas même une à te donner qui vaudrait le coup. Je dois l’admettre. Faut savoir être honnête avec soi. Parfois. 

Un jour je suis venue ici, pour un dernier article journal intime, puis j’ai fermé la page pour ne jamais revenir. Ça n’était pas réfléchit, ça s’est fait « comme ça ».

Je ne saurais trop dire pourquoi je ne suis pas revenue. Les jours passaient et je ne m’en souciais pas, je n’y pensais même pas je crois. J’avais comme oublié l’existence de ce lieu. Puis les semaines/mois se sont enchainés avant que j’y repense. Ça m’a un peu déçue de moi au début, mais bon c’est pas la première fois et certainement pas la dernière. 

Mais c’est dernièrement que ça m’a prit. Tard le soir. C’est souvent tard, dans la nuit que les chose apparaissent et elles sont toujours plus intenses. La puissance que ça a eu sur moi. C’était fou. J’en ai eu mal au cœur. 

Le lendemain je n’avais qu’une idée en tête : acheter un nouvel ordinateur. Il le fallait. C’était nécessaire.

En réalité oui pour travailler déjà mais la preuve que c’est pas ce qui m’a fait céder puisque j’en aurais eu besoin bien avant. 

Comme une obsession, ça ne m’a pas quitté.

J’y pensais encore et encore. Je me persuadais que c’était bon, que j’avais assez réfléchis et que j’avais le droit. 

Puis quelques jours après seulement, avec des amis on discutait et puis l’une m’a dit « Il faut que tu reprennes les articles « journal intime ».
Si elle savait.
Ça m’a fait sourire. Et surtout : réconforté et conforté dans mon envie. Cette phrase est venue comme confirmer et valider ce que je ressentais, car comment aurait-elle su ? 

Avant cela, d’autres appels que je nommerais des signes, mais celui-ci résonna plus fort que les autres. 

 

23 Septembre 19h24 Paris

Date et heure d’achat de mon petit ordi depuis lequel je pianote. Il faisait gris, froid, un temps hivernale comme je les aime. Je m’étais faite une petite exposition juste avant, comme si je repoussais le moment. Mais j’étais décidée : je ne voulais pas quitter Paris sans. 

Quelle satisfaction quand je suis sortie. Si fière de moi. Ça peut paraitre bête mais les mêmes choses ne sont pas facile pour tout le monde. Et inversement. En écrivant j’arrive à me revoir et à re-ressentir ce sentiment. Plénitude. 

Je ressentais également un peu de nostalgie, mais sinon ça ne serait pas complètement moi. 

Il faisait encore plus froid, il commençait un peu à pleuvoir mais j’ai marché. Faire durer ce moment le plus longtemps. Perdurer le temps quand il ne nous est pas insurmontable. 

C’était mon petit secret, alors je n’ai rien dit. Pas encore. Et j’ai attendu 3 semaines avant de le déballer.

 

16 Octobre 11h11 

C’était un bon dimanche mais surtout un bon état d’esprit. Douce lueur ensoleillée qui frappait contre ma fenêtre, dessinant les ombres des fleurs sur le mur blanc. Une énergie positive. Pas trop de pensées parasites et des voix affaiblies.
Petit déballage pour une grande satisfaction. Encore quelques heures avant de revenir ici. 

Le cœur battant plus fort, j’ai tapé sur le clavier. Je pense qu’en réalité je cachait ma peur de vouloir venir ici, d’écrire, des jugements, derrière la peur de ne plus savoir. Ne plus savoir comment me connecter, comment faire un article, les réglages. 

Mais la vérité c’est que tout est revenu si facilement. Comme si je me refaisais un film rapide de toutes ces heures passées ici à écrire des articles, changer la mise en page, faire et défaire le menu. C’était là, en moi et je savais déjà tout car je n’avais pas oublié. Peut-être que j’avais voulu mais mon esprit lui, non. 

 

23 Octobre 17h08 

Après plusieurs « plus tard », j’ouvre et j’écris enfin. 1 mois pile après. Ça n’est pas une grande annonce ni un retour de quoi que ce soit. Juste une envie que j’ai entendu et écouté. 

Et bizarrement, ou pas, c’est à cette même période il y a quelques années, que j’ai créé ce ici. 

Je ne pense pas mentir si je disais que pas mal de gens qui font parti de mon entourage ne connaissent pas cet endroit. Je ne sais pas même pas s’ils ont ne serait-ce qu’une seule fois cliqué sur le lien disponible. Mais je mentirais assurément si je disais que cela ne m’effrayait pas un petit peu, beaucoup. 

HOPE 

 

Quand j’écris, je met souvent une chanson que j’écoute en boucle. Aujourd’hui c’était « Blame – Grace Carter, Jacob Banks », à écouter sans modération. 

 

 

 

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