Grandir

Q2949_BLANC CARRARA

« Grandir », un petit mot pour tant de chose. Si je pouvais rester insouciante et crédule ça serait paradisiaque mais les choses font que ça n’est pas possible, du moins pas totalement. Maman ne sera pas toujours là pour téléphoner au médecin, prendre des rendez-vous, faire les papiers, enguirlander la CAF, être présente lors des rendez-vous, dire qu’il faut manger ou me faire penser à déclarer ma bourse. Alors il est temps de se faire violence et téléphoner soi même pour prendre rendez-vous, de ne pas prendre ses jambes à son cou mais s’en servir pour aller voir la secrétaire si besoin.

Moi qui suis incapable de passer ma commande au Mc Do, jamais je n’aurais cru être capable de téléphoner pour prendre rendez-vous chez un neurologue ou encore pour un scanner. Mais quand on est là, devant les faits on n’a pas d’autre choix que de prendre une grande respiration, son courage à deux mains et de téléphoner. C’est ce qui s’est passé ces dernières semaines. J’ai dû prendre pas mal de rendez-vous et vu qu’il n’y a que moi pour connaître mon emploi du temps, c’est donc bibi qui doit téléphoner. Parce que oui quand on est petit, maman sait car c’est elle qui nous emmène, donc c’est quand elle veut, là elle ne pouvait pas savoir pour moi. Alors dans ces cas là, on se pose tranquillement, on réfléchit à ce qu’on va bien pouvoir dire mais au fond tout est logique. Je ne vais pas appeler mon neurologue pour lui demander une baguette de pain bien cuite ! Donc avant d’appeler, je me fais toujours un petit dialogue, « Bonjour je m’appelle » , non on s’en fou, « Bonjour.. », non là ta voix est fébrile, tousse un peu, « Bonjour ça serait pour prendre un rendez-vous ! », ne l’agresse pas non plus bordel, « Bonjour, je souhaiterais prendre un rendez-vous », à c’est mieux mais avec un peu plus de confiance en soi et ça sera parfait ! C’est tout un programme chez-moi mais peu importe comment on fait les choses, tant qu’au final elles sont faite, c’est le principal.

 Ces derniers temps c’est à cause de tous ces rendez-vous que le moral était au fin fond des chaussettes, le sommeil était rendu planet Mars tandis que la fatigue, elle, avait posé ses valises. Inquiète oui, comme la plupart des gens quand on doit passer des examens et aller à des rendez-vous. Je me persuadais « non mais ça va relaaaaax tu n’as rien » – « Panique pas cocotte tout ira bien »-  « Aller bouge toi, c’est rien », alors ça marchait mais pas tout à fait car il y a toujours une petite partie de nous hypocondriaque qui te dit « ça se trouve c’est grave et tu vas mourir », euuuh doucement les gars là !

Mais temps pluvieux journée heureuse pas vrai ? Je suis ressorti toute contente et rassurée car il n’y avait rien d’alarmant. Je n’ai rien qui cloche dan mon cerveau, en tout cas pas de grosse tâche blanche suspecte. Tout va bien, ils ont juste remarqué un brin de folie mais léger !  J’avais pris la décision d’y aller seule, sans maman. Un petit challenge que je m’étais lancée même si dès qu’elle me proposait de m’accompagner un « oui » me titillait la langue. J’avais envie et besoin de ça, car ça ne sera pas la première et dernière fois que je devrais me rendre quelque part sans maman. Ce jour allait bien arrivé et je préférais avoir un petit avant goût. Un avant goût qui d’ailleurs n’a rien d’amer car tout s’est très bien passé. Bon évidemment je me suis perdue et trompée de bâtiment mais ça c’était à prévoir ! Même après avoir demandé mon chemin je me suis perdue c’est pour dire ! Mais une fois le bon bâtiment trouvé il y a tout de même un petit stress quand la secrétaire vous regarde pour faire votre dossier et qu’elle croit que le grand bonhomme dernière vous vous accompagne. Même elle, elle n’y croyait pas que je sois venu solo. hey hey ≠tropfière

Tout ce blaba et racontage de vie pour dire que grandir est inévitable. On doit tous y passer un jour ou l’autre et parfois il est bon de se mettre un bon petit coup de pied aux fesses pour y parvenir. Mais comme je dis si souvent, l’un n’empêche pas l’autre, j’appellerais moi même le médecin si besoin mais je laisserais toujours le chéri commander mon Happy Meal, j’irais seule demander conseils à un professeur, mais en rentrant je regarderais un Disney en mangeant des céréales avec des chaussettes Hello Kitty. Je n’oublierais pas d’être moi sous prétexte qu’il faut et que je dois grandir. Moi Clara, actuellement 21 ans et toutes ses dents moins les dents de sagesses, 4 ans d’âge mental, un physique de 17 ans et une voix de nouveau né. ≠autoportrait  Et puis maman sera toujours là, dans ma tête et dans mon coeur. 

Bisous pamplemousses ♠

4 Comments

  1. Moi je tiens à te féliciter pour le pas en avant que tu fais ! Tu es dans une phase d’obstacles, mais les obstacles ne sont rien d’autre finalement que des apprentissages, et des occasions qui nous sont données d’évoluer vers la personne qu’on est censés devenir 🙂
    Tu te lances des défis et en plus tu les réussis 🙂 Alors voilà, bravo ! Ce sont ces petits bonheurs qui aident à tout surmonter.

    Maman ne sera pas toujours là c’est vrai, mais si parfois, t’as besoin d’une copine pour certaines démarches, pour avoir une petite présence et ne pas trop te sentir seule dans des moments importants, hésite pas moi je suis là ! Ca peut aider à faire la passerelle entre « maman » et « pu maman » 🙂

    • GoHope

      Merci ma belle, ça me touche beaucoup. Il faut parfois se surpasser et aller de l’avant quoi qu’il arrive.
      C’est très gentil et je garde ça dans un coin de ma tête 😉 et toi aussi en cas de besoin n’hésite pas !

      • Oh oui dans tous les cas il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers, la vie est faite de défis et c’est ce qui la rend trépidante ^^
        Mais pour autant c’est toujours bien de savoir qu’il y a des mains tendues vers toi quelque part, prêtes à t’aider 🙂

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